Dans toutes les traditions, on distingue les maladies d'origine intérieure, dues à la disparition d'une partie de l'âme du patient (désordre spirituel) et celles dues à un facteur extérieur, comme l'introduction dans l'organisme d'un agent perturbateur (désordre purement physique) ; mais dans les deux cas, ces dysfonctionnements sont l'œuvre des esprits. Les chamans considèrent le diagnostic comme la clé de la guérison : il s'agit de localiser le lieu où l'âme se trouve prisonnière ou de visualiser l'agent pathogène à l'origine de la maladie.

La maladie est d'abord traitée par les plantes médicinales dont les chamans ont une parfaite connaissance. Si le souffle guérisseur des plantes ne donne pas de résultat satisfaisant, le chaman va devoir se rendre dans le monde des esprits pour lutter en faveur du malade et rappeler son âme. Lorsque la mort s'approche de trop près, il doit renoncer. Il assume alors un autre rôle, celui de guide spirituel, en aidant le défunt à abandonner son enveloppe charnelle pour retourner dans le grand cycle de la nature.

La maladie est le signe d'un déséquilibre

Contrairement à notre médecine moderne qui s'intéresse en priorité au fonctionnement biologique du corps, la médecine chamanique se concentre sur les interactions entre la personne malade et son environnement. En effet, la maladie est toujours perçue comme le résultat d'un dysfonctionnement entre un individu et le reste du monde.

Un homme tombe malade lorsque les relations qu'il entretient avec l'Esprit, avec soi-même, avec les autres hommes sont déséquilibrées. La maladie survient lorsque les actes d'un homme sont en désaccord avec ses sentiments ou ses pensées, ou lorsqu'il rompt l'harmonie des relations avec les autres, ou encore lorsqu'il déroge à l'équilibre des forces de l'Univers. Ce déséquilibre ne se limite pas à la personne malade mais affecte toujours le clan, la tribu, la communauté dans son ensemble. C'est pourquoi le chaman ne se limite jamais au contexte exclusif de la maladie : séparer la maladie de l'ensemble de la condition humaine n'est pas concevable, car cela équivaudrait à sortir du système unifié qui est la base même de la pensée chamanique.

Par ailleurs, la conception chamanique du bien-être va bien au-delà de la seule santé physique. Elle englobe le devoir de s'alimenter correctement, d'avoir de bonnes relations avec autrui, le respect des règles, etc. Ici encore il est question d'équilibre, de stabilité par rapport à lenvironnement, de donneravec générosité et de recevoir avec gratitude.

 
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