Les " objets de pouvoir ", instruments de travail du chaman

Quelle que soit la tradition, le matériel du chaman est toujours une extension de sa personne et un concentré de pouvoir. Nombre de ces objets possèdent de multiples significations et ont pour but d'accomplir un travail. Mais sans l'habileté du chaman, leur pouvoir et leur efficacité sont inexistants.

Le tambour

Le souffle vital a un son, il palpite comme un cœur que le chaman stimule au moyen d'un tambour, le roi des instruments de musique. Lors des cérémonies, le chaman frappe du tambour pour appeler ses " esprits de pouvoir " qui l'accompagneront dans son voyage. Au son des percussions, le niveau vibratoire du chaman va se modifier et le portera un état de conscience modifié.

Le hochet

Il rappelle les maracas présents dans tous les orchestres d'Amérique latine et dont l'usage est d'une grande subtilité. Fabriqué avec une vessie, la peau d'un animal ou une courge, il sert à appeler les esprits du vent. Les chamans disent que leur hochet leur parle, et aussi qu'il les guide vers les lieux de pouvoir. Ses mouvements et les sons qu'il produit sont liés à l'intention de l'utilisateur et conditionnés par sa motivation.

Le hochet doit être tenu avec légèreté, et doit pouvoir " s'exprimer " en dehors de la volonté consciente du chaman : un bon utilisateur laisse son hochet bouger au gré des énergies subtiles. Le son qu'il produit tranquillise l'esprit en stimulant les ondes alpha du cerveau, c'est-à-dire celles qui interviennent avant l'endormissement.

La roue de médecine

Utilisée par les Indiens d'Amérique, la roue de médecine est " un mandala universel, bénéfique pour toute l'humanité et non pas seulement pour les Amérindiens qui l'ont préservée et honorée... Elle nous permet de rassembler les aspects de nous-mêmes que nous avons l'habitude de considérer comme séparés : corps, mental, âme et esprit afin qu'ils fonctionnent ensemble et à l'unisson ". Elle nous met en harmonie avec tous les autres êtres vivants ainsi qu'avec les puissances de l'Univers.

Ses huit rayons symbolisent les influences cosmiques, les directions des forces qui influent sur la circulation de l'énergie ; ils indiquent la direction par laquelle on peut approcher les pouvoirs. La roue commence avec la Lune du renouveau de la Terre (22 décembre, solstice d'hiver), gouvernée par l'esprit du Nord, et finit par la Lune des longues neiges (22 novembre), gouvernée par l'esprit de l'Ouest. A chaque mois lunaire est associé un animal totem

Le " costume de voyage "

Chaque élément de son costume doit d'abord être rêvé par le chaman. En peau ou en tissu, il est orné de toutes sortes d'objets qui symbolisent les contacts que ce dernier a avec les esprits: plumes, clochettes, pièces de métal, rubans ou cordelettes, morceaux de peau, tous servent à capter les forces et à attirer le pouvoir. De tels costumes peuvent peser très lourds tant ils sont chargés d'ornements de métal possédant une âme.

Les masques

Leur but n'est pas que le chaman cache son visage aux participants à la cérémonie mais qu'il se montre aux esprits en toute tranquillité, qu'il se fasse reconnaître pendant son voyage chamanique par ses " alliés ", ceux qui l'assisteront dans sa tâche, et de faire peur aux esprits maléfiques qui pourraient entraver son action.

Un technicien du passage d'un monde à l'autre

Selon les régions, les chamans recourent à différentes techniques pour entrer en transe (plantes, mortification, jeûne, abstinence sexuelle), mais la musique est toujours au centre de leurs pratiques et il existe un rapport étroit entre la transe et les sons, en particulier avec le rythme des instruments à percussion : tambour, courge contenant des graines séchées (Amérique du Nord et du Sud), ou encore poignée de riz que le chaman fait sauter régulièrement dans sa main (régions d'Asie du Sud et du Sud-Est).

 
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